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Les aliments ultra-transformés : désastre sanitaire et écologique!

Dernière mise à jour : 17 mai 2021



Aujourd’hui, nous allons aborder l’impact des aliments ultra-transformés sur notre santé mais également sur l’environnement.

Avant tout, qu’est-ce qu’un aliment brut/ peu transformé ?

Les aliments bruts/peu transformés regroupent les aliments n’ayant subit pas ou peu de modifications. Nous pouvons pour la plupart les retrouver tels quels dans la nature. Cela va des plantes (graines, feuilles, racines, fruits…), jusqu’à la chair d'animaux et leurs produits (muscles, abats, lait,…) en passant par les champignons et les algues. Ils sont représentés par ces 2 caractéristiques :

  1. Ils sont rapidement périssables.

  2. Ils peuvent être mangés en l’état (ex: fruits), ou subir une préparation culinaire minime, afin d’être plus digestes et sûrs microbiologiquement (ex: cuisson de la viande ou des légumes,... )

Qu’entend-on par “aliments transformés” ?

La transformation des aliments comprend une série d'opérations par lesquelles les aliments sont modifiés pour en prolonger la durée de conservation, permettre leur stockage et réduire (ou supprimer) le temps/les efforts consacré(s) aux procédures culinaires.

Les aliments ultra-transformés sont par conséquent définis comme des aliments ou des assemblages d’aliments ayant subit un processus technologique de modification dont le but a été cité au paragraphe précédent. Pour visualiser facilement un aliment ultra-transformé, il vous suffit de penser au type d’aliments ou boissons que vous retrouvez dans vos fast-foods préférés ( il y en a également beaucoup dans les supermarchés mais pour visualiser ça simplement c'est un bonne exemple ).




Fast-food connus mondialement. Leurs produits alimentaires sont des aliments ultra-transformés.

Ces aliments ultra-transformés partagent 6 caractéristiques nutritionnelles :

  1. Ils ont une forte densité énergétique

  2. Ils contiennent des additifs et édulcorants alimentaires

  3. Ils sont riches en lipides de mauvaise qualité (acides gras saturés et trans)

  4. Ils sont riches en sucres ajoutés et raffinés

  5. Ils contiennent peu de fibres alimentaires

  6. Ils sont souvent fort salés

On peut prendre l’exemple de ce célèbre burger :




Apports caloriques du Big Mac seul (disponible sur leur site internet)

Pour faire simple, ces aliments sont l’exemple type de ce que l’on appelle des calories vides.

Ces dernières années, Ces dernières années, le Professeur Monteiro, de l’université de Sao Polo, a mis au point une classification (la classification NOVA) des aliments. La classification comprend 4 groupes alimentaires (Moubarac et al., 2014; Monteiro et al., 2019b, 2019a):

  1. Les aliments bruts ou peu transformés : fruits, légumes, légumineuses, plantes, viandes, poissons, lait et yaourt nature, pâtes, riz, pommes de terre, …

  2. Les ingrédients culinaires: l’huile, les matières grasses comme le beurre, la crème, le sucre

  3. Les aliments transformés : les fromages, boites de conserves, aliments en bocaux

  4. Les aliments ultra-transformés : plats préparés, bonbons, chocolat (blanc ou au lait), biscuits, chips, pâtisseries, margarine, boissons sucrées ou édulcorées, viandes reconstituées ou préparées, céréales petits déjeuner, lait ou produit laitier sucrés




La classification NOVA

Il est important de préciser qu’il ne faut pas bannir de son alimentation les aliments n’appartenant pas au premier groupe.

Seuls les aliments ultra-transformés sont à limiter au maximum.

Pour illustrer les 2 prochains points de cet article, nous allons nous concentrer sur l’exemple des fast-foods qui regorgent d’aliments ultra-transformés.

Impact sur la santé :

La consommation régulière des aliments ultra-transformés est bien évidemment nocive pour la santé. Cette intuition est connue depuis longtemps et la majorité de la population belge ou française sait que manger régulièrement dans des fast-foods ou manger trop de biscuits est mauvais pour la santé. En effet, tout un chacun connaît la célèbre phrase : “. Cette intuition est connue depuis longtemps et la majorité de la population belge ou française sait que manger régulièrement dans des fast-foods ou manger trop de biscuits est mauvais pour la santé. En effet, tout un chacun connaît la célèbre phrase : “pour ta santé ne mange pas trop gras, trop salé, trop sucré”. Cela est notamment bien illustré par le documentaire « ”. Cela est notamment bien illustré par le documentaire « Super Size me » où un américain a décidé de manger pendant 1 mois (matin midi et soir) au Mac Donald® (Super Size Me ,2004). Cependant, il n’y avait que peu d’études scientifiques qui associaient les aliments ultra-transformés à des pathologies. Maintenant que la notion d’aliments ultra-transformés est limpide, de plus en plus d’études épidémiologiques sortent aux 4 coins du monde pour montrer leurs impacts négatifs.

Voici ce qu’on peut trouver dans la littérature scientifique sur l’impact négatif de ces aliments:

  • Le surpoids, l’obésité et le syndrome métabolique (Lavigne-Robichaud et al., 2018; Juul et al., 2018; Hall et al., 2019; Nardocci et al., 2019)

  • Le diabète (surtout de type II) (Srour et al., 2019a)

  • Les maladies cardiovasculaires (Srour et al., 2019b)

  • Les cancers (Fiolet et al., 2018; Gourd, 2018)

  • La dépression (Gómez-Donoso et al., 2019)

  • Les maladies inflammatoires de l’intestin (Vasseur et al., 2020)

Comme on peut le voir, leur impact est impressionnant, d’autant plus lorsque l’on sait que les maladies cardiovasculaires, les cancers et le diabète de type II sont tous classés dans le top 10 des pathologies qui provoquent le plus de décès chaque année ! L’obésité étant indéniablement associée aux maladies cardiovasculaires, aux cancers et aux diabètes de type II, nous pouvons aisément conclure que l’obésité tue chaque année des millions de personnes à travers le monde (OMS,2016).

La dépression et les maladies inflammatoires de l’intestin ne sont pas en reste non plus. Le taux de suicide est en moyenne de 9000 décès par an en France et près de 5% de la population adulte déclare avoir pensé au suicide au cours de l'année 2017 (SPF,2017).

Concernant les maladies inflammatoires de l’intestin, l’Europe de l’ouest et les Etats-Unis sont les plus impactés. De manière étonnante (ironie), le taux de maladies inflammatoires de l’intestin augmente énormément dans les pays en voies d’industrialisation (Inserm,2016).

Impact sur l’environnement :

Si nous poursuivons notre raisonnement avec ce fameux Big Mac© de chez Mac Donald®, pour produire ce burger à moindre coût (le pain du hamburger, les steaks de bœufs, la salade, ...) aux 4 coins du monde, l’enseigne doit passer par l’agriculture intensive. Malheureusement, celle-ci a des répercussions dramatiques sur notre environnement:

  1. Diminution de la biodiversité

  2. Pollution et changement climatique

  3. Appauvrissement des paysages, des sols et de l’eau

Selon le rapport de la « World Wide For Nature »(WWF), la biodiversité a diminué de 60% depuis 1970 (WFF,2018). Ce qui correspond plus ou moins au début de l’industrialisation et de l’élevage intensif...



Exemple d'élevage intensif. Des images similaires peuvent être trouvées pour l’élevage de bœufs, etc..

Selon le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) le secteur de l’agriculture, des forêts et des autres utilisations des terres est responsable de presque 1/4 (environ 10 à 12 milliards de tonnes éq. CO2/an) des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Cela provient principalement de la déforestation et des émissions agricoles émanant de la gestion du bétail, des sols et des nutriments.

L’agriculture intensive est également responsable de 58% des émissions mondiales ne provenant pas du gaz carbonique (FAO,2013).

Cela équivaut à 7.1 gigatonnes d’équivalent de CO2 par an représentant 14.5% de toutes les émissions humaines (FAO, 2013).

Entre 2000 et 2015, le monde a perdu l’équivalent de Madagascar en superficie forestière bien que la déforestation semble ralentir (FAO, 2018). Les principales causes en étaient l’élevage intensif, le développement de la production d’huile de palme et de canne à sucre.

Le changement d’affectation des terres entraîne la perte d’habitats précieux pour la faune, une dégradation des terres, une érosion des sols, une diminution des réserves d’eau potable et l’émission de gaz carbone dans l’atmosphère (FAO, 2018).

En parallèle, la faim dans le monde a progressé au cours des 3 dernières années, revenant pratiquement au niveau d'il y a près de dix ans.

En 2018, la FAO estime que 821,6 millions de personnes ont souffert de la faim soit 1 personne sur 9 (FAO, 2019).


Carte de la faim dans le monde (FAO)

Cela interpelle lorsqu’on sait qu’en 2016, 13,8 % des aliments produits ont été perdus entre l’exploitation agricole (incluse) et la mise en magasin, c’est-à dire sans compter le gaspillage alimentaire après vente (FAO, 2019).

Comme nous l’avons vu, l’impact des aliments ultra-transformés sur notre santé est enfin documenté par des études épidémiologiques. Malgré tout, le design des études, ne permet pas de déterminer le lien de causalité. Autrement dit, on ne sait pas encore si ce sont les aliments ultra-transformés qui causent l’obésité ou si une personne obèse consomme juste plus d’aliments ultra-transformés. Et cela vaut pour toutes les associations citées dans la partie impact sur la santé. Enfin, la plupart de ces pathologies sont multifactorielles.

Par rapport à l’impact des aliments ultra-transformés sur notre environnement, il est dramatique de constater que les effets sont déjà importants. Plus qu’auparavant, il apparaît évident que le concept de santé globale est essentiel pour nous permettre de subsister en bonne santé.

Pour notre santé et pour préserver notre environnement, il est primordial de limiter notre propre consommation d’aliments ultra-transformés.

Dans ce but, le Dr Anthony Fardet à collaborer avec Siga pour mettre au point une application qui classe nos aliments selon leurs degrés de transformation ! Il a également mis en place une règle simple à mettre en place dans notre quotidien


Pour en savoir plus sur le Dr Anthony Fardet :



Pour ceux qui veulent en savoir plus sur ses ouvrages :





Bibliographie :

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FAO, 2019. STATE OF FOOD AND AGRICULTURE 2019 : moving forward on food loss and waste reduction. FOOD & AGRICULTURE ORG, S.l.


FAO, 2018. LA SITUATION DES FORETS DU MONDE 2018 (SOFO): les forets au service du developpement durable. FOOD & AGRICULTURE ORG, Place of publication not identified.

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